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Mot du Président Mercredi 23 juillet 2014

  Armoirie

Mes chers Collègues,

 Je vous retrouve aujourd’hui avec un égal plaisir et un vif intérêt pour poursuivre ensemble notre travail de législation et de control de l’action gouvernementale.

Notre attention cette semaine est fixe sur l’analyse et le vote de la loi de finances. Comme vous le savez, celle-ci nous a été transmise de façon informelle, et nous attendons que la Ministre de l’Economie et des Finances vienne sur cette tribune nous faire le dépôt légal de cet instrument suivant les procédures consacrées par le protocole républicain.

 Aujourd’hui, notre attention est retenue par la présence d’un collègue qui a investi notre salle de séance pour entamer depuis hier une grève de la faim en vue d’obtenir satisfaction de certaines doléances exprimées publiquement depuis quelque temps. Nous nous gardons d’émettre des jugements de valeur sur son choix et son comportement. Tout être dans la vie est maitre de son libre arbitre comme de son destin,  et détient la faculté de ses choix et de ses attitudes. Toutefois, l’occasion nous est offerte d’élaborer succinctement sur ce genre d’entreprise.

En science politique la grève de la faim est classée dans le chapitre des violences privées face aux violences publiques qu’on qualifie de plus en plus d’acte terroriste. La grève de la faim engage trois acteurs principaux. Le premier acteur est celui qui l’entreprend avec le courage de mettre sa vie en danger pour atteindre son objectif. Son but est d’atteindre l’acteur numéro trois qui doit lui donner satisfaction de ses doléances  et avec lequel il n’a aucun contact direct. Pour atteindre ce dernier l’acteur numéro un doit embaucher un acteur numéro deux, l’émouvoir et le porter à exercer une pression déterminante. Cet acteur numéro deux est en général l’opinion publique.

 Cependant, le succès de l’entreprise exige des conditions et des états d’âmes propices. C’est la personnalité, la crédibilité de l’acteur numéro un qui peuvent arriver à  sensibiliser  l’acteur numéro deux, à l’embaucher à sa cause et à lui donner la force d’une pression déterminante sur l’acteur numéro trois. Donc, cet acteur numéro deux doit être bien éduqué pour bien comprendre le jeu et la cause où elle s’implique ; il doit avoir la capacité d’agir sur l’acteur numéro trois.

Mais d’un autre coté, l’acteur trois doit jouir d’une grande moralité ; il doit être sensible à l’opinion publique.  Il ne faut pas non plus qu’on lui donne l’impression de vouloir lui arracher par une grève de la faim tout ce qui constitue sa raison d’être. Que faudrait-il attendre d’un régime dictatorial qui verrait un prisonnier entreprendre une grève de la faim pour  lui demander d’ouvrir toutes ses prisons ?

Quand Ghandi entrait en grève de faim, l’Inde entière entrait en transe et le monde international en compassion. C’est que Ghandi était un ascète et professait un amour incommensurable pour la paix, pour la liberté humaine et l’indépendance de son pays.

Et sa grève s’adressait à une puissance, certes colonialiste, mais qui traînait une longue tradition démocratique et une moralité historique.

De grands exemples de grève de faim pullulent é travers le monde et a travers le temps ; et nous souhaitons  notre collègue n’en arrive pas au point de subir de grand dommage. Même s’il est sous sanction de par la volonté  souveraine de l’Assemblée, le Député Arnel Bélizaire demeure un collègue dynamique, bien ancré sur le socle de ses convictions ; nous ne pouvons que saluer son choix et son courage.

Mettons nous au travail chers Collègues pour l’instauration continue d’une gouvernance saine et pour le plus grand bien de la patrie immortelle.

Stevenson Jacques THIMOLEON

                                 Président

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